GOMA : La souffrance endurée par les veuves des militaires tombés aux fronts
Les
veuves des militaires décédés au champ de bataille vivent en situation
déplorable à Goma suite au non paiement de leur salaire. Femmes au foyer, elles
ne savent pas comment subvenir au besoin de leurs enfants. L’éducation de leurs
enfants devient de plus à plus critique…Leurs droits ne sont pas respectés. Les
charges familiales les mettent en difficile. Alors que certaines d’entre elles
n’étaient pas mariées légalement avec leurs maris. La personne humaine est
sacrée…
A
Goma, ville volcanique et capitale provinciale du Nord-Kivu, les femmes veuves
des militaires décédés aux fronts veulent un jugement de Salomon dans le
paiement de salaire ou solde de leurs maris ayant servi le pays. Elles sont
rejetées à leur triste sort. A elles seules les femmes veuves des militaires ne
peuvent pas supporter des charges familiales après le décès de leurs maris. Ces
femmes ne cessent de descendre dans les rues car sont délaissées et réclament le
plus souvent les salaires ou mieux encore la solde de leurs époux tués sur le
champ de bataille ; mais leurs cris restent vains…c’était un matin du
lundi avril 2009 qu’elles ont commencées leurs activités de descente dans la
rue pour cause de revendiquer leurs droits après le décès de leurs époux.
Nombreuses étant venues des autres provinces du pays ou des territoires du Nord-Kivu,
elles n’ont pas des familiers dans la ville de Goma pouvant leurs venir en aide.
C’est ainsi qu’elles se livrent à la
mendicité et à d’autres petits métiers dans la ville ; elles ne doivent pas être abandonnés étant donné le travail
qu’à accompli leurs maris.
L’éducation
de leurs enfants est sérieusement hypothétique…Pourtant l’article 43 de la
constitution du 18 février 2006 modifiée par la loi n°11/002 du 20 janvier 2011
portant révision de certains articles de cette dernière qui garantie le
droit à l’éducation scolaire à toute personne. Il garantie aussi aux parents
des droits de choisir le mode d’éducation à leurs enfants. Il insiste sur les
caractères gratuit et obligatoire de l’enseignement primaire dans les
établissements publics.
Selon
la source officielle de la 8è région militaire, ces femmes n’étaient pas
mariées légalement avec ces militaires tombés aux fronts… « Il y a un regret pour ça. En général les femmes veuves
des militaires ont de difficultés après la mort de leurs maris. D’habitude sont
mal payées, parfois le salaire de leurs maris sont coupés durant 3 à 4 mois, on
rétabli et on leur paie après 1 mois, beaucoup de mouvements de contrôle pour
chercher comment exclure les unes et avantager les autres et cela les pousse à
aller sur la rue pour réclamer leur solde … » ; confie
Dufina Tabu un activiste de droits de
l’Homme de Goma apprécié dans la lutte
de violations des droits de l’Homme. La plus part de ces femmes n’étaient pas
mariées avec leurs maris ; mais sur le document de ces derniers il est
écrit qu’elles sont mariées. ‘En fait, il
y a des abus de femmes se disant femmes de militaires mais elles ne sont pas
mariées, on ne sait pas qui est la femme légitime’…poursuit Dufina Tabu
activiste des droits de l’Homme.
Récupérer de l’argent devient
difficile
Ces
femmes veuves des militaires sont
rangées à 2 lignes droites devant leur petit bureau derrière la 8è région
militaire de Goma pour récupérer leur argent. Mamans, enfants, frères, membres
de familles… répondent à l’appel pour le retrait de cet argent minime soit-il. « Moi je viens récupérer
l’argent de mon frère décédé et je fais le transfert à la famille à Kasongo.Il
fait déjà 2 mois impayés (soit Octobre et Novembre), cet argent est bouffé par
le Général. Il y a beaucoup de problèmes ici. Mon frère n’était pas marié,
alors c’est moi qui viens chaque fois récupérer son argent. Il y a beaucoup de
veuves et orphelins qui viennent aussi récupérer de l’argent ici. » ;
Précise Kambale qui venait récupérer l’argent de son frère. « Ici on donne des jetons pour avoir accès à l’argent. Moi
j’étais mariée légalement avec mon mari, mais pour avoir l’argent ce n’est pas facile,
hier lundi nous avons passé toute la journée ici. Comment allons-nous fêter
avec nos enfants ! » ; S’inquiète une femme veuve d’un
militaire.
Visiblement
émue une autre originaire de l’Equateur regrette le fait qu’elles sont chaque
fois chassées lorsqu’elles réclament les rentes de survie ou encore les
décomptes finals de leurs maris étant donné qu’elles n’ont pas des familiers à
Goma. « Je vais retournez chez
moi. Qu’allons-nous faire, comment allons-nous vivre avec les enfants dans cette
période des fêtes. S’ils ne sont pas à mesure de nous payé qu’ils s’arrangent
de nous donner le décompte final pour nous permettre de retourner dans nos
milieux avec nos enfants. Pour le moment comment allons-nous vivre. » ;
Se lamente une jeune veuve.
Ces
femmes ne savent plus à quel Saint se vouer. Parfois le fait de n’est pas être
mariée avec son mari devient le plus
grand mal pour certaines. Supporter les charges de leurs familles surtout
l’éducation de leurs enfants leur donne le dégout de la vie. « Mon mari avait été tué par des rebelles du M23 (Mouvement
du 23 mars) vers Rutshuru nous étions dans le deuxième bataillon, je ne
connaissais pas ce milieu, après la mort de mon mari j’étais obligée de
retourner à Goma. Et maintenant, l’argent de paie commence à poser problème et
j’ai 5 enfants, je n’ai pas de logement, les enfants sont chassés de l’école,
mon Dieu mes enfants que faire. » ; S’est plaint Espérance une
autre veuve. ’La loi garantie les femmes
mariées veuves à recevoir la solde de leurs maris après leur mort… ;
confirme Dufina Tabu
Alors
que l’article 14 de la constitution du 18 février 2006 modifié par la loi n°
11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de certains articles de la constitution
de la RDC, stipule que : ‘Les pouvoirs publics veillent à
l’élimination de toute forme de
discrimination à l’égard de la femme et assurent la protection et la
promotion de ses droits. Ils prennent, dans tous les domaines, notamment dans
les domaines civil, politique, économique, social et culturel, toutes les
mesures appropriées pour assurer le total épanouissement et la pleine
participation de la femme au développement de la nation. Ils prennent des
mesures pour lutter contre toute forme de violences faites à la femme dans la
vie publique et dans la vie privée…’
Et
l’article 16 de renchérir : ‘La personne humaine est
sacrée. L’Etat a l’obligation de la respecter et de la protéger. Toute personne
n’a droit à la vie, à l’intégrité physique ainsi qu’au libre développement de
sa personnalité dans le respect de la loi…’
Abandon total
Pour
survivre ces femmes risquent de s’adonner à la prostitution et à des actes de
vandalisme néfaste à la nation congolaise. Selon le service chargé de paiement
de la 8è région militaire de Goma, la plus part de ces femmes n’étaient pas
mariées avec leurs maris. Et tout dépend de Kinshasa qui envoie de
l’argent ; eux sont là justes pour distribuer. C’est que Kinshasa connait
bien le nombre des femmes veuves des
militaires tombés aux fronts…Me René Kiunda MUHINDO avocat au barreau de Goma
pense que cela est fait pour des raisons humanitaires et il serait important de créer un service
spécialisé pour identifier ces femmes veuves, savoir la solde et la recevoir
via quelle banque... « Sa relève
la mauvaise gouvernance. La faiblesse de l’Etat. Absence de suivi de leur
situation par les autorités .Je crois que cet argent est souvent détourné par
les autorités militaires. Je pense que c’est la division des anciens
combattants qui devrait gérer ça. Cela est fait pour des raisons humanitaires. » ;
a conclut Me René. Pourtant aucune loi ne garantie pas les droits des femmes
veuves mais plutôt les instances
militaires qui ne sont pas aussi crédibles…
Peu
avant cette situation, alors que
les FARDC s’opposaient aux forces
du Congrès National pour la Défense du Peuple(CNDP) les mêmes femmes militaires
avaient commis des actes de barbarie ayant conduit à la destruction de
plusieurs stations de carburant dans la ville de Goma.
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