mercredi 8 juin 2016

Goma/NK: Des contraintes à l’accès humanitaire.


Par le canal de la coordination des organisations humanitaires (OCHA), les humanitaires observent ce dernier temps plusieurs contraintes à l’accès humanitaire. Ceci en vue de mieux assister la population vulnérable. Parmi elle les déplacés de guerre. Dont 80% sont les femmes et les enfants ayant besoin de cette assistance en province du Nord-Kivu.
Les humanitaires et la presse dans un café de presse/OCHA-Goma
« Nous avons comme objectif d’assister les gens qui sont dans  le besoin surtout les plus vulnérables, soit en éducation ou en santé et autres secteurs de la vie… », Lance ce cri de regret Hazel Kiri, chef de bureau de la coordination humanitaire zone Est dans un café de presse organisé pour cette fin ce 07 juin  dans la salle de conférence de OCHA/Goma.
Globalement les acteurs humanitaires sont de plus en préoccupés par l’impact négatif que l’insécurité croissante et la forte dégradation du contexte humanitaire qui  freinent l’assistance effective aux besoins humanitaires. Quelques 1,6 millions de personnes vulnérables ont besoin à l’assistance humanitaire. Y compris 78 000 personnes déplacées dont 80% sont des femmes et enfants. Cette insécurité est observée dans la province du Nord-Kivu et créée une montée des violences contre les travailleurs humanitaires et les organisations humanitaires.
Pour Philippe Martou, chef de bureau du Programme alimentaire mondiale (PAM) le non-respect  des standards minimums pour la sécurité et l’accès humanitaire a déjà entrainé des retards et même la suspension de certaines activités humanitaires. De ce fait, cette non-assistance  et ces attaques contre les humanitaire freinera le développement de la population vulnérable. Et ceux surtout les déplacés de guerre dont l’accès est devenu difficile pour leur apporter une assistance. « Nous craignons que si rien n’est fait pour améliorer l’accès humanitaire cela aura des conséquences graves sur les populations vulnérables », poursuit-il .
Des contraintes et attaques contre les humanitaires
Plusieurs contraintes sont à la base de cette non-assistance. Pour pallier à ces dernières rappel Hazel Kiri, chef de bureau de la coordination humanitaire que les medias surtout locaux doivent nous aider à relayer cela enfin d’avoir accès aux plus vulnérables et leur assister en vivre, médicaments, vêtements, soins de santé…Parmi ces obstacles nous pouvons cités : le climat où certains humanitaires ne s’adaptent pas facilement, la pluie qui cause des dégâts sur les routes et la plus grande contrainte étant l’insécurité grandissante en province. Même avis partagé par  Mickaël Amar, porte-parole du forum ou panel des organisations humanitaires qui ajoute que les attaques contre les humanitaires sont inadmissibles et doivent être condamnés au plus haut niveau.
Rappelons par ailleurs que depuis 2015, il s’observe une augmentation grandissante des attaques contre les humanitaires. Par exemple, pour la seule province du Nord-Kivu, 31 travailleurs humanitaires dont deux internationaux ont été enlevés, soit cinq fois plus qu’en 2014. En 2016, 11 travailleurs humanitaires ont été enlevés. Notons enfin que ce 6 mai dernier un travailleur humanitaire Roger Muteba, un avocat de Heal Africa est succombée sous le feu de groupes armés sur la route entre Mweso et Kitchanga dans le territoire de Masisi. Cette mort à choquée la communauté humanitaire.
Du mandat des travailleurs humanitaires
En plus d’exposer sur la problématique de l’accès à l’humanitaire des questions ont été les bienvenues de la part de la presse présente au café de presse. S’agissant des actions en assistance, les journalistes présents ont voulu savoir si une fois la guerre est terminé au Nord-Kivu quel sort sera réservé aux humanitaires ? Ce fut une question qui a  intéressée toute personne présente au café de presse. D’entrée de jeu Phillipe Martou, chef de bureau de PAM réagit de bon augure en tapant le poing sur la table qu’à part le volet assistance, en cas de non guerre nous nous focaliserons davantage sur le volet développement.
Pourtant dans le secteur humanitaire, l’action humanitaire vient soulager une difficulté et non apporter une solution. Il y a aussi le gouvernement local qui doit s’y impliquer par son ministère des affaires sociales afin d’étayer les difficultés à l’assistance humanitaire surtout ceux des déplacés de guerre.

Malgré le climat politique actuel de la RD Congo, la communauté humanitaire tient à rappeler à tous les acteurs concernés l’importance de prendre des engagements fermes pour sauvegarder le droit de donner et de recevoir l’assistance humanitaire.